Cercosporiose: une révolution chez SESVanderHave!
C’est la maladie foliaire la plus anciennement combattue et pourtant elle continue d’être un problème majeur dans de nombreuses zones de productions. La génétique est devenue aujourd’hui un moyen de lutte indispensable face à cette maladie et SESVanderHave propose pour les semis 2018 des solutions innovantes.
Pouvez-vous nous décrire la cercosporiose ?
Jan SELS : Tout commence quand les conidies (les spores de dissémination de Cercospora beticola) apparaissent un stomate. Après pénétration du stomate, le champignon va se développer en mycélium et s’étendre. Cercospora beticola est un champignon semi-nécrotrophe : il parasite les cellules de la plante en détournant ses enzymes et ses réserves pour sa propre croissance ; et il produit des toxines (entre autres la cercosporine), molécule à très haut pouvoir oxydant qui endommage les cellules et occasionne leur mort, entraînant l’apparition de nécroses (2) sur les feuilles les plus âgées (3), et parfois leur sénescence précoce.
Quand les conditions climatiques sont favorables à la sporulation (4), le mycélium va produire des conidiophores portant les nouvelles conidies qui seront disséminées par l’eau ou le vent vers d’autres feuilles et plantes. Un nouveau cycle peut ensuite commencer. Le champignon est capable de survivre sur des débris de plantes infectées : quelques mois via ses conidies et jusque un à deux ans via ses pseudostomates (i.e. l’ensemble des conidiophores). Sous des conditions favorables, le cycle entier peut être très rapide et répété plusieurs fois au cours de la saison particulièrement en cas d’attaques précoces.
Comment fonctionne la résistance génétique ?
Jan SELS : La résistance à la cercosporiose est quantitative et polygénique : elle est contrôlée par plusieurs gènes et plus le nombre de ces gènes est important, plus la résistance est forte. C’est pourquoi, nous parlons de différents niveaux de résistance lorsque nous développons de nouvelles variétés : faible, moyen et fort. Des études sont en cours pour comprendre plus précisément les processus mis en place par la plante pour résister, ces mécanismes entraînant un développement moins rapide de la maladie. Il est important de comprendre que même dans les hybrides tolérants, l’immunité totale n’existe pas.
Notre conseil pour les semis 2018:
SESVanderHave a récemment développé des variétés avec un niveau de résistance intéressant. Dans des cas où une pression moyenne a déjà été observée ces dernières années, il est conseillé aux agriculteurs touchés de se tourner vers des variétés à résistance moyenne et montrant un grand potentiel de productivité : c’est le cas de Chamois, Libellule et Papillon . Pour les parcelles plus touchées (rotation courte, épandage, proximité d’anciens foyers,…) SESVanderHave propose la variété Auckland qui est dotée d’une double résistance à la cercosporiose (résistance élevée à la fois chez le parent mâle et femelle). Elle correspond tout à fait aux zones de forte pression qui existent en Alsace ou en Limagne et certains secteurs champenois et du Sud de Paris. Pour les planteurs également touchés par le nématode, il faut s’orienter sur Eucalyptus . Il faut bien entendu garder en tête que la résistance variétale doit être accompagnée d’un programme d’interventions phytosanitaires adéquat
Par Jan SELS, Sélectionneur SESVanderHave en charge de la France