Comment les drones vont trouver leur place dans l’agriculture ?
Du drone militaire au drone agricole
Les drones ont d’abord été utilisés à des fins militaires. Si leur origine américaine est plus ancienne, les premières utilisations militaires remontent à la guerre du Vietnam et à celle du Kippour. L’objectif consiste alors à infiltrer les lignes ennemies sans risque de perte humaine. En Anglais, drone signifie « faux bourdon », en référence à la lenteur et au bruit des premiers appareils. Aujourd’hui, les drones civils trouvent des applications dans de nombreux domaines tels que l’énergie, le transport, le BTP (surveillance des infrastructures), le reportage photo et vidéo et bien sûr en agriculture.
Quelle utilité des drones en agriculture ?
Sur le plan de la cartographie, il est possible d’effectuer des prises de vues qui permettront de déterminer avec une précision satisfaisante la surface d’une parcelle, son état général. Sur le plan agronomique, les utilisations potentielles sont bien plus nombreuses et dépendent de l’équipement embarqué. Une simple vidéo permet de connaitre le développement de la culture et le salissement de la parcelle. Un équipement plus sophistiqué, comprenant des capteurs multi-spectraux, permet d’aller beaucoup plus loin dans l’interprétation des images. Pour simplifier, disons que dans la photographie classique, seules trois images différentes sont acquises, elles correspondent aux couleurs Rouge Vert et Bleu. En imagerie multi-spectrale, une multitude d’images sont acquises, chaque image correspondant à une bande très précise du spectre. On obtient alors des informations beaucoup plus précises sur la lumière réfléchie par une culture, beaucoup plus précise que la seule image visible à l’œil nu.
Quelles applications pour le multi-spectral en agriculture ?
C’est ici qu’interviennent les agronomes! L’analyse de spectres bien précis permet de déterminer l’activité photosynthétique d’une plante ou d’une culture. On peut en déduire l’état de végétation ou de santé des plantes. De même, des corrélations peuvent s’établir entre certains spectres observés et la présence de parasites, par exemple les maladies foliaires de la betterave. Il est donc possible de « prendre des clichés » à des périodes clés de la culture pour déterminer des choix de fertilisation ou de protection des plantes. Grace au géo-référencement des images, les dosages peuvent s’adapter aux zones intra-parcellaires. C’est l’agriculture de précision. Evidemment tout ceci nécessite un énorme travail de mise au point en amont.
C’est donc la fin des satellites en agriculture ?
Tout dépend de l’échelle à laquelle on souhaite travailler. S’il s’agit de mesurer l’activité photosynthétique de la forêt amazonienne ou d’une gigantesque zone agricole pour déterminer le potentiel régional du rendement, le satellite sera évidemment préféré. Les images acquises par le drone ont néanmoins l’avantage d’être très précises : un pixel représente environ un centimètre. De plus, le drone peut intervenir ad hoc, sans attendre le passage du satellite et les images ne sont pas perturbées par les nuages puisque celui-ci vole à moins de 150m d’altitude. Par ailleurs, le drone dépend bien souvent du satellite : le guidage et le repérage du drone utilise le GPS, ce système de localisation qui repose sur les satellites. C’est la synergie des avancées technologiques.
Y-a-t-il d’autres utilisations du drone en agriculture ?
Sans aucun doute, le champ d’utilisation est immense mais dépend des avancées technologiques, notamment de la miniaturisation des équipements embarqués. Pour ne citer qu’un exemple particulier, prenons celui du drone effaroucheur d’oiseaux. Le drone détecte la présence des oiseaux dans une cerisaie et décolle immédiatement pour les faire fuir. Nous avons tous en tête les projets de livraison par drone d’une célèbre plateforme Internet. Peut-on imaginer l’épandage de produits de protection des plantes par drone ? A chacun d’imaginer le rôle du drone sur son exploitation !
Le drone serait donc le meilleur ami de l’agriculteur ?
Sans doute pas, mais ce sera un outil complémentaire. Notons toutefois qu’il est sensible aux conditions météorologiques car le vent supérieur à 50km/H empêche son utilisation. De plus, il existe une règlementation très stricte, définie par l’arrêté ministériel du 11 Avril 2012 qu’il est indispensable de consulter avant de se lancer.
Alors demain, un drone dans vos exploitations betteravières
En toute logique, leur utilisation va se multiplier dans les années à venir.
Mais; si vous avez déjà expérimenté cette technologie, merci de nous la raconter à l’aide du formulaire de commentaire ci-dessous.